Alors même que l’Union européenne est en pleine crise de l’énergie, elle doit également faire des efforts pour tenir ses engagements liés à la transition énergétique. Pour remplir ses objectifs, elle s’appuie sur certaines innovations qui vont permettre de faire évoluer le secteur de l’électricité. Pour y voir plus clair, LLUM fait le point pour vous sur les innovations énergétiques afin de comprendre ce que sera l’électricité de demain.
L’innovation énergétique permet de (re) découvrir les énergies renouvelables et de les développer afin d’accompagner la transition énergétique.
L’utilisation du vent, de l’eau ou encore du soleil pour produire de l’énergie n’est pas nouvelle. On trouve des traces des ancêtres de nos installations d’énergie renouvelable jusque dans la Perse antique.
Mais elles ont progressivement disparu au XXe siècle, sous l’effet de la concurrence du charbon, du gaz puis du nucléaire en France. Moins onéreuses et plus efficaces, ces formes de production d’énergie sont toutefois remises en question aujourd’hui.
À part le nucléaire qui est une source de production d’électricité bas-carbone (mais qui présente d’autres inconvénients liés à la radioactivité et au traitement de ses déchets), gaz et charbon polluent.
Or, au niveau mondial, les États s’engagent de plus en plus en faveur de la transition énergétique. Dans ce sens, 195 États ont signé les Accords de Paris en 2015 visant à limiter le réchauffement climatique et à diminuer les émissions de gaz à effet de serre.
Pour atteindre ces objectifs, il convient de décarboner le secteur de l’énergie. C’est dans cette perspective que les énergies renouvelables prennent une place de plus en plus importante et sont au cœur des projets d’innovation énergétique.
⚡️ LE SAVIEZ-VOUS ? Les énergies renouvelables produisant de l’électricité se composent de :
- l’énergie solaire ;
- l’énergie éolienne (en mer et sur terre) ;
- l’énergie hydraulique ;
- la biomasse.
Au niveau local, des projets innovants de production d’électricité voient le jour un peu partout sur le territoire. Chez LLUM, nous accompagnons ces initiatives en soutenant un ou deux projets par an de coopérative citoyenne d’énergie.
Tout le monde connaît les éoliennes et les panneaux photovoltaïques. Mais le secteur des énergies renouvelables se développe en permanence pour gagner en efficacité.
C’est ainsi que la filière de l’agrivoltaïsme a vu le jour ces dernières années. Encore peu connue du grand public, elle consiste à installer des ombrières au-dessus des parcelles agricoles pour y poser des panneaux solaires.
Un même terrain peut ainsi être cultivé tout en produisant de l’électricité. Cela permet au secteur photovoltaïque de trouver de nouveaux emplacements pour s’implanter et augmenter ses capacités de production électrique.
Par ailleurs, l’énergie osmotique pourrait également avoir une place dans le mix énergétique de demain. Encore peu développée à grande échelle, elle consiste à produire de l’électricité à partir de milieux marins différents (l’un salé et l’autre composé d’eau douce). Installée au niveau d’un estuaire, une centrale osmotique pourrait produire de l’électricité grâce aux mouvements des molécules provoqués par la rencontre entre les deux milieux aquatiques.
Une première usine de ce type devrait d’ailleurs être construite dans le delta du Rhône pour une mise en service prévue fin 2023. Dans sa version expérimentale, le site sera d’une puissance installée de plusieurs dizaines de kW pour un investissement de 3 millions d’euros.
Enfin, l’avenir du mix énergétique mondial devrait également compter sur l’hydrogène qui permet d’équiper des batteries de voiture sous forme de piles.
LE SAVIEZ-VOUS ? 95 % de l’hydrogène est produit à partir d’hydrocarbures tels que le gaz ou le pétrole, ce qui est source de pollution. Des procédés de production d’hydrogène vert se développent donc à partir de l’électrolyse de l’eau.
Pour accompagner le développement de l’innovation énergétique, le secteur peut compter sur un soutien financier public.
Pour parvenir à développer des projets d’innovation énergétique, un soutien financier public est indispensable. Malgré tout, l’innovation énergétique devra relever le défi lié à la transformation des habitudes de consommation.
Pour pouvoir développer l’innovation en matière énergétique, il est nécessaire d’obtenir des investissements, mais également un soutien administratif.
On retiendra deux dispositifs intéressants.
D’abord la procédure du « bac à sable réglementaire » mise en place par la commission de régulation de l’énergie (CRE). Elle consiste à accorder des dérogations aux règles liées à l’utilisation des réseaux d’électricité et du gaz pour tester des projets innovants.
Cela permet de mettre en œuvre des innovations directement sur le réseau pour les tester, sans devoir se plier aux contraintes réglementaires habituellement nécessaires dans ce cadre.
Pour cela, la CRE ouvre régulièrement des « guichets » qui permettent aux entreprises de déposer leur projet. Après examen, la CRE accorde (ou pas) des autorisations.
Ainsi, en juillet 2022, 14 projets ont bénéficié d’une dérogation de ce type. Il s’agit notamment d’installations d’énergies renouvelables qui seront raccordées au réseau dans des conditions plus souples.
Par ailleurs, le Groupe Banque européenne d’investissement (BEI) a lancé en 2014 le dispositif InnovFin en coopération avec la Commission européenne. Il a pour but d’aider au financement des entreprises ayant des projets innovants en Europe.
Ce sont 149 projets et entreprises innovants qui ont été soutenus depuis 2014 par le biais de prêts, de garanties ou d’apports en fonds propres.
Par exemple, la centrale à énergie renouvelable CHO TIPER implantée en Nouvelle-Aquitaine a bénéficié du soutien du dispositif InnovFin. Il s’agit d’un projet qui permettra de produire de l’électricité à partir de résidus forestiers et de combustibles solides de récupération (CSR).
L’innovation énergétique a pour objectif de permettre la production d’électricité décarbonée, afin de respecter les engagements environnementaux de la France.
Toutefois, s’agissant des énergies renouvelables, elles doivent s’accompagner d’un effort en matière de stockage sur le réseau, en raison de l’intermittence de leur production.
En outre, l’innovation énergétique devra nécessairement s’accompagner d’un changement de comportement en faveur de la sobriété énergétique des consommateurs.
À l’occasion de son interview du 14 juillet 2022, le Président de la République Emmanuel Macron a d’ailleurs annoncé la mise en place d’un plan « sobriété énergétique » visant à réduire de 10 % les consommations d’énergie des Français.
Administration, entreprises privées et consommateurs privés seront sollicités pour changer leurs habitudes et faire la « chasse au gaspillage énergétique ».
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