Face aux enjeux climatiques, les énergies renouvelables ont le vent en poupe et en particulier le solaire photovoltaïque. Après avoir exploité les toitures des bâtiments, les panneaux solaires servent dorénavant d’ombrières sur certains parkings. Pour développer encore davantage la filière, l’agrivoltaïsme a été créé. De quoi s’agit-il ? Comment les énergies renouvelables peuvent-elles s’allier à l’agriculture ? LLUM vous explique.
L’agrivoltaïsme : quand les énergies renouvelables se mettent au service des agriculteurs
Appelé également agro-photovoltaïque, l’agrivoltaïsme veut concilier la production électrique avec l’activité agricole.
En clair, il s’agit d’installer des équipées de panneaux solaires, au-dessus des champs agricoles, à la fois pour produire de l’électricité tout en étant un allié des cultures. Comment ? En apportant de l’ombre en été ainsi qu’une protection contre le gel et la grêle en hiver.
Les panneaux solaires vont donc assumer une double mission de production électrique et de protection des cultures. Une même terre est à la fois utilisée pour la culture, mais également pour produire de l’électricité.
Côté énergie renouvelable, cela permet de trouver de nouveaux espaces pour développer la production énergétique. Et pour les agriculteurs, il s’agit d’une source de revenus complémentaire qui peut leur permettre de pérenniser leur activité.
En outre, tout est fait pour ne pas gêner le travail agricole. En effet, les installations sont étudiées au cas par cas pour que l’entretien des cultures soit toujours possible, malgré la présence des panneaux solaires.
En général, l’agrivoltaïsme est adapté plutôt aux champs de vigne ou à certaines cultures maraîchères ou fruitières.
Mais on peut le voir également à l’état de test dans des pâturages occupés par des bovins. Les installations prennent alors la forme de panneaux verticaux qui ressemblent à des brise-vue.
Des sites de production d’énergie renouvelable directement implantés sur nos territoires
Est-ce que l’agrivoltaïsme existe en Occitanie ? Bien sûr ! La région étant particulièrement ensoleillée, les projets photovoltaïques se multiplient et l’agrivoltaïsme commence à voir le jour également.
En 2020, 7 projets « d’agrivoltaïsme dynamique » en Occitanie ont remporté un appel d’offres « Innovation » lancé par la Commission de régulation de l’énergie (CRE).
Qu’est-ce que signifie l’agrivoltaïsme dynamique ? Il s’agit d’installer une structure photovoltaïque dans une exploitation agricole, comme nous l’avons vu ci-dessus. Mais contrairement au modèle classique, les panneaux peuvent être orientés différemment en fonction de la position du soleil. Par exemple. Il est possible de les piloter à distance, via un logiciel.
En Occitanie, les projets sont localisés essentiellement dans les Pyrénées-Orientales, mais aussi dans l’Aude, dans le Gard et dans l’Hérault.
Au total, dans la région, ce sont 12 MW crête qui devraient être produits chaque année, pour un investissement de 16 millions d’euros.
À titre d’exemple, une structure agrivoltaïque a été déployée en 2018 au domaine de Nidolères, à Tresserre (66). Il s’agissait à l’époque d’une première mondiale : l’installation de panneaux photovoltaïques au-dessus des vignes sur une surface de 4,5 hectares.
Pour comparer les bienfaits de la structure, une parcelle témoin de 3 hectares n’a pas bénéficié du surplomb des panneaux solaires. Après plusieurs années d’utilisation, le bilan est positif : le vignoble profite de l’ombre apportée par les panneaux alors même que les étés sont de plus en plus chauds dans la région. La qualité du vin s’en trouve améliorée et la rentabilité de l’exploitation est assurée grâce à la production électrique.
D’autres installations sont prévues dans la région notamment à LLUPIA (66) sur une exploitation d’arboriculture biologique, et à THUIR (66) sur un domaine maraîcher biologique.
LE SAVIEZ-VOUS ? Dans le secteur photovoltaïque, on parle de kilowatt-crête (kWc). Cela représente la puissance maximale que peut atteindre une installation (ou un panneau solaire) dans une configuration optimale (une journée d’été ensoleillée). À différencier du simple kilowatt (kW) qui correspond à la puissance maximale d’un appareil électrique.
Chez LLUM, fournisseur local d’électricité verte, nous encourageons les initiatives locales de production d’énergie. Ainsi, chaque année, nous soutenons un ou deux projets de coopératives citoyennes d’énergie.
Et pour que l’énergie verte ne soit pas réservée aux consommateurs les plus aisés, nous proposons à nos clients une électricité à la fois verte et pas chère. D’ailleurs, si vous avez besoin d’aide pour faire baisser votre facture d’électricité, téléchargez notre guide sur les Économies d’Énergie.
Les perspectives de la filière agrivoltaïque
Pour se développer réellement dans les années à venir, l’agrivoltaïsme a encore des défis à relever. Cela passera notamment par la mise en place d’une véritable réglementation du secteur.
Agrivoltaïsme : encore des défis à relever pour pérenniser la filière
Le photovoltaïque agricole en est encore à ses débuts avec des projets qui sont nés ces dernières années en Occitanie et ailleurs sur le territoire.
Cette source de production pourrait à terme occuper une place non négligeable parmi les énergies vertes.
Pour l’instant, elle doit faire face à plusieurs défis. Lesquels ? D’abord, convaincre les exploitants de s’équiper, alors même que nous n’avons pas encore de recul sur les effets de ce type d’alliance entre agriculture et photovoltaïque.
Les bénéfices sur les cultures doivent pouvoir être justifiés sur plusieurs années, pour rassurer les professionnels du monde agricole.
Dans le même sens, il faut pouvoir offrir des installations sur mesure, adaptées aux habitudes de chaque agriculture et aux spécificités des espèces cultivées. Les projets font donc l’objet d’une étude rigoureuse afin de proposer un outil facile à utiliser.
Par ailleurs, côté financement, les agriculteurs peuvent financer eux-mêmes leurs installations photovoltaïques. Elles peuvent dès lors représenter un véritable revenu complémentaire à leur activité agricole. Cela permet donc de sécuriser leurs revenus, pour cette profession dont les rendements dépendent fortement des aléas climatiques.
Mais le plus souvent, le financement des panneaux se fait par une société tierce, qui se rémunère sur la revente de l’électricité produite. Pour l’agriculteur, il s’agit de profiter de l’ombre apportée par l’installation sur les cultures, sans avoir à investir financièrement.
Une réglementation à définir pour l’agrivoltaïsme en France
Par ailleurs, il ne faut pas non plus que l’installation solaire prenne le pas sur la culture agricole. C’est ce qu’a souligné un rapport de l’Assemblée nationale début 2022 en rappelant qu’il était difficile de recenser précisément les projets agri-voltaïques existants en France. Pourquoi ? Tout simplement parce qu’il n’existe pas de réglementation dédiée en la matière.
Cela ne signifie pas que les projets existants sont hors-la-loi. Mais il n’existe pas de dispositif législatif précis concernant cette activité.
Pour sécuriser son avenir, le secteur devra donc être entouré par un cadre réglementaire lui donnant notamment une définition précise et des règles à suivre pour les professionnels.
Cela permettra aux professionnels du secteur de s’appuyer sur un arsenal législatif sécurisant pour convaincre les agriculteurs de se lancer dans cette nouvelle activité prometteuse.
L’agrivoltaïsme est une solution intéressante pour développer les énergies renouvelables et permettre l’indépendance énergétique de notre pays. La filière en est encore à ses balbutiements et il faudra suivre son évolution. Chez LLUM, fournisseur local d’électricité verte, nous soutenons les énergies vertes qui contribuent à rendre notre monde plus durable !
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